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Lionel Jospin dans la campagne socialiste: quelques perles...


Réaction de Koztoujours:

Lionel Jospin, quant à lui, est venu ce matin, sur RTL, annoncer sa volonté d’intervenir dans votre campagne. Vous aviez rassemblé les éléphant, mardi. Ce matin, c’est le retour du mammouth. Hibernatus se relève, et pourquoi ? Pour faire la défense du statut. Statut, avec un “t”, même si sa mention évoque suffisamment pour moi son homonyme.

“Le statut représente la sécurité et la stabilité: les ouvriers, les employés, les enseignants, les cheminots n’ont pas de parachute doré, leur parachute, leur sécurité c’est le statut”

Célébrer les rigidités françaises, on ne croyait plus cela possible. Ca l’est.



Jean-Michel Aphatie, sur son blog, retrace les grandes lignes de son interview de Lionel Jospin du 08 février:

Le verra-t-on, lui, Lionel Jospin, aux grands rassemblements prévus par les socialistes, à commencer par celui du 11 février où Ségolène Royal devrait énoncer son programme, ou ses grandes lignes? Prudent dans ses réponses, Lionel Jospin a contourné les sujets, notant juste qu'on ne le verrait plus à ses réunions publiques pour une raison que l'on peut comprendre mais dont 'énoncé étonne: "Les éléphants, a-t-il dit, j'ai passé l'âge." Il faut comprendre cette phrase comme illustrant sa volonté durant cette campagne électorale. Il interviendra, il sera présent, mais avec le souci de son statut et de son passé, loin de la mélée, avec le souci d'une hauteur de vue qui pourra séduire ou irriter, voire mélanger les deux sentiments.

La dernière question de l'interview, je l'ai tirée du sublime récit, à lire dans le Point de cette semaine par ceux que le talent ne rebutent pas et la jalousie n'étouffent pas, de Bernard-Henri Lévy d'un dîner qu'il a fait vendredi dernier avec Ségolène Royal. BHL cite la phrase suivante de la candidate socialiste: "
Je comprends Lionel Jospin, qu'une fille comme moi, qu'une "Bécassine" réussisse des choses où il s'est lui, cassé les dents, je conçois que ça le fasse rager."
La question a un peu déstabilisé Lionel Jospin. L'humilité peut-être de la candidate socialiste, son naturel a admettre une position un peu humiliante, l'utilisation aussi directe d'un patronyme dévalorisant. Il a tourné la difficulté en citant un journaliste - il n'a pas dit le nom à l'antenne mais a précisé ensuite qu'il pensait à Laurent Joffrin, le nouveau directeur de la rédaction de Libération - qui avait promu la candidature de Ségolène Royal pour aujourd'hui en stigmatiser la vacuité.

En sortant du studio d'ailleurs, dans un rire qui voulait démontrer qu'il n'y avait pas d'agressivité dans son propos, Lionel Jospin a dit que cette dernière question était "nulle", il a répété le mot plusieurs fois, ce qui était une manière de masquer l'émotion que la justesse de la citation, au fond, provoquait chez lui.


Sur le blog officiel de Lionel Jospin, on trouve la retranscription fidèle de cet entretien sur RTL.

J-M A : C’est pour l’aider que vous avez souhaité intervenir ?

Il me semble que quand je rappelle quels sont le caractère fallacieux des propositions de la Droite, et que je rappelle aussi quelles sont les propositions de Ségolène Royal sur le travail, sur le CDI, le contrat à durée indéterminée, il me semble que c’est effectivement une façon d’agir positivement. Et c’est mon sens. J’entends gloser là ces derniers jours sur être ou ne pas être à tel endroit… Je veux dire…

J-M A : C’est une belle question : “Etre ou ne pas être ?” Et vous n’y êtes pas.

LJ : Non. Je n’y étais pas le 6 et je n’y serai pas non plus le 11.

J-M A : Vous n’y êtes pas ?

LJ : Alors, vous ne pouvez pas me dire à la fois que je suis avec vous en train de parler du fond et me dire que je n’y suis pas. Ces histoires d’éléphants, ça ne m’intéresse pas. C’est plus de mon âge, si j’ose dire. Donc, j’interviendrai dans la campagne de façon positive, à ma façon ; et honnêtement, c’est le mieux que je puisse faire. De temps en temps. Je pense que ça sera plus utile que de m’asseoir sur une chaise.

J-M A : Bernard-Henri Lévy, dans “Le Point” qui sort aujourd’hui, raconte son dîner avec Ségolène Royal, vendredi à l’Hôtel Monceau. Et il cite Ségolène Royal : “Je comprends Lionel Jospin qu’une fille comme moi, qu’une Bécassine, dit-elle, réussisse des choses où il s’est, lui, cassé les dents. Je conçois que ça le fasse rager”.

LJ : Ecoutez, je ne peux pas me rapporter à des propos rapportés à un dîner. Je peux vous dire qu’en tout cas quand moi, j’ai lu dans la bouche de certains journalistes, d’un journaliste qui avait fait de grands compliments à Ségolène Royal, qu’il utilisait, lui, maintenant ce terme “Bécassine”, j’ai été profondément choqué. Donc, je ne sais pas comment quelqu’un s’est exprimé dans un dîner. En tout cas, moi j’interviendrai autour de valeurs, de principes de façon positive. Non seulement on n’entendra rien de négatif venant de moi mais comme j’ai essayé de le faire, ce matin, et comme je le ferai sans doute encore - un peu - à ma façon - librement -. C’est du positif qui viendra de moi parce que l’enjeu est important.


Un pilier du PS qui intervient publiquement mais refuse de se montrer aux événements officiels.

Intéressante position.

Tag(s) : #Pipeau-litique-People-itic
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