Depuis quelques semaines, je déjeune hors de la cantine : adieu frites collectives, sauces mystère et menus exotiques !
Du coup je redécouvre le plaisir de me préparer mes petits pique-niques, tantôt froids (salades, sandwiches), tantôt chaud (riz, poisson, légumes) et je jongle avec mes récipients pour faire tenir mon repas dans un minimum de volume MAIS sans tout mélanger.
Evidemmnt du coup j’ai regardé sur Internet comment se débrouillaient les autres qui déjeunent hors cantine mais quand même au bureau, et après foultitude de sacs isotherme et paniers à pique-niques pour 2 , 4 ou 6 (mais jamais pour un semble-t-il, visiblement le pique-nique en célibataire n’’existe pas), je suis tombée sur une page de bento.
Bento kézako ?
Bento, c’est ça :
C’est japonais (il n’ya que les japonais pour imaginer déguiser leur repas en Hello kitty), et c’est non seulement un contenant, mais également une philosophie et presque un dogme, relayés par de
nombreux blogs en Japonais, Anglais (of course ! ) et Français.
Initialement, le bento est simplement une boite compartimentée pour le déjeuner.
Simplement.
MAIS (car il y a un mais) la cuisine japonaise étant également basée sur le plaisir des yeux, les arrangements de la nourriture dans ces bento peuvent aller de l’appétissant au franchement kitsch.
De plus, pour ceux qui suivent les dogmes du bento, chaque aliment est quantifié : du riz, de la viande (mais moins que du riz) et des légumes, selon des proportions définies, et une règle : le bento se mange (généralement) froid, et le dessert y est rare.
Evidemment, adapté à l’occidentale, cela donne des bento parfois très variés, et souvent consommés après
passage au micro-ondes.
Le bento, c’est aussi tout un équipement : en plus de la (les) boite (s), des emporte-pièces (pour découper les légumes en forme de fleurs), des moules (des œufs durs en forme de cœur ou
d’étoile, so kawaii !), des piques (pour les petits morceaux de légumes), des petits flacons pour les condiments (souvent en forme de fruits ou d’animaux).
Les pro du bento affirment que le bento est un message d’amour à destination de celui qui le consomme : que ce soit le plaisir d’un bon repas joliment présenté qui tranche avec la vie du
bureau, ou pour un enfant la joie de voir son personnage de dessin animé préféré dans sa salade (et il faut bien l’avouer, en dessous de dix ans, plus c’est kitsch, plus ils aiment !), et
tout ça en 30 à 45 minutes de préparation quotidienne le matin (évidemment, au Japon, certaines mères dévouées se lèvent parfois jusqu’à deux heures avant toute les maisonnée pour confectionner
de parfaits bento pour maris et enfants, mais heureusement, la pression sociale est plus légère chez nous, et l’imprésentable rata des restes de la veille est parfaitement toléré en guise de
pique-nique à midi).
Evidemment, je suis loin d’être la seule à avoir craqué sur ces mignonnes boites repas, et déjà les magazines Elle et L’Express vantent le « nouveau phénomène de mode » de ces petits repas intelligents tant par leur contenant que par leur contenu… Déjà, la machine à pain a fait l’objet d’un reportage dans Capital fin mai, et aussi dans E=M6 (avec également les yaourts faits maison), et tout ça au chapitre des nouvelles tendances…
Serais-je donc devenue une fashion victim malgré moi ? Ô râge ô désespoir, ô consommation ennemie…
PS : pour ceux et celles férus de japonaiseries et de gadgets, on peut trouver bento boxes et accessoires culinaires chez JList et JaponMania, mais également sur eBay. Quand aux ingrédients asiatiques, on les trouve fréquemment dans les supermarchés bio, à défaut d’avoir une épicerie asiatique à portée de la main…